domenica 8 marzo 2020

À propos du sacerdoce marié - Jacques Servais SJ

Presento qui, nel mio blog-diario, con il permesso dell'autore, il padre gesuita belga Jacques Servais SJ, un breve saggio sul celibato sacerdotale. Ne avevo già parlato nel mio post, anche in questo mio blog, su "sacerdozio e santità" (prima pubblicazione: 25.1.20) in cui mi sto confrontando con il libro del cardinal Ouellet sul tema. Per le persone che non conoscono il francese possono usare l'ottimo traduttore automatico: deepl.com. Ecco cosa avevo scritto nel post in dialogo con il cardinale canadese sul testo di Padre Servais: "Da un saggio che ho letto "pro manuscriptu" del gesuita belga Jacques Servais si evince che vi sono delle chiare tracce dell'origine apostolica del celibato sacerdotale e che esse percorrono tutta la storia della Chiesa. Uno studio del 1969 del gesuita francese Christian Cochini (Origines apostoliques du célibat sacerdotal), uno studio considerato di importanza vitale da parte di Jean Daniélou e Henri de Lubac, ma osteggiato da molti, anzi boicottato, ha mostrato con precisione scientifica questa tesi, poi confermata da uno studio del 1997 del prof. Stefan Heid (Zölibat in der Kirche. Die Anfänge einer Enthaltsamkeitspflicht für Kleriker in Ost und West: Il celibato nella chiesa. L'inizio dell'obbligo dell'astinenza sessuale per il clero dell'est e dell'ovest). Chi ha letto attentamente queste meditazioni (nel mio blog) avrà visto che non vi è nessuna sudditanza nei confronti delle tesi di Marc Ouellet o di Jacques Servais (ovviamente vi è rispetto) - ho cercato e cercherò di riflettere sul valore kenotico sia del sesso che del rapporto matrimoniale, ma non ho nessuna intenzione di negare l'innegabile e cioè il valore del celibato sacerdotale, come una forma speciale, voluta dal Signore stesso, di partecipazione al suo servizio eucaristico per la chiesa e per il mondo." (1) Roberto Graziotto 



Roma. Grâce aux Églises orientales unies à Rome, l’Église catholique, lit-on dans les journaux, aurait connu de façon ininterrompue le presbytérat de personnes mariées, et ce n’est qu’avec les canons de 1139 que l’Église latine aurait pris la décision définitive de n’ordonner que les candidats ayant fait auparavant la promesse du célibat. Ce qu’on présente aujourd’hui dans la Presse comme un fait incontesté, que les historiens non prévenus auraient fermement établi, est loin d’être tel, mais peu nombreuses sont aussi les voix qui fondent sur des arguments solides l’opinion contraire. Parmi celles-ci on compte le jésuite Christian Cochini qui soutint en 1969, devant le jury de la Faculté de Théologie de Paris présidé par le cardinal Jean Daniélou, sa thèse sur les Origines apostoliques du célibat sacerdotal
Il est vrai que la dissertation, dont le savant cardinal encourageait la publication, fut alors l’objet de fortes polémiques parmi les confrères jésuites, et que les supérieurs du P. Cochini furent contents de l’envoyer en mission à Taïwan. En 1971 le Synode des évêques allait justifier amplement le maintien du célibat dans l’Église latine, mais il ne fit pas taire en France les contestations. Les circonstances qui avaient entouré la mort, en 1974, de Daniélou, furent honteusement utilisées pour jeter le discrédit sur un de ses défenseurs les plus qualifiés. Par l’entremise de ses amis jésuites de Namur, le P. Henri de Lubac réussit, en 1981, à faire paraître le volume de Cochini (avec une longue préface de la plume du P. Alfons Stickler, que Paul VI avait nommé en 1971 Préfet de la Bibliothèque Apostolique Vaticane). « Cet ouvrage est de première importance », écrira-t-il alors. « Il est le résultat d’un recherche sérieuse et approfondie. Il n’existe, en tout le XX siècle, rien de comparable, même de loin, à ce livre ». Lui-même avait connu quelques années auparavant des déboires semblables quand, raconte-t-il dans son Mémoire, « une coterie, petite mais puissante » s’opposa à la publication d’une introduction théologique qu’il avait préparée, à la requête du directeur des Sources Chrétiennes, pour le volume de saint Jean Chrysostome sur le sacerdoce.  
La thèse, soigneusement étayée de données historiques, que défendait Cochini allait à contre-courant : dès les premiers siècles l’Église, tant orientale qu’occidentale, n’admet pas à la prêtrise ou à l’épiscopat celui qui est encore dans les liens du mariage (même du premier), mais seulement celui qui a renoncé à la vie conjugale ou qui est veuf. Il confirmait ainsi, avec nuance, les déclarations de Pie XI dans son encyclique sur le sacerdoce du 20 janvier 1935. Selon lui, il existait de fait, dans l’Église primitive, pour tous les clercs de rang élevé, l’obligation de la continence parfaite, même chez les personnes mariées parmi eux. 
En 1997, le Prof. Stefan Heid, de l’Institut Pontifical d’Archéologie chrétienne de Rome, va apporter un nouvel appui à ces déclarations, en revisitant minutieusement les diverses sources disponibles. Au début de son étude, intitulée Zölibat in der Kirche. Die Anfänge einer Enthalsamkeitspflicht für Kleriker in Ost und West (« Le Célibat dans l’Église. Les débuts de l’obligation de la continence pour les clercs en Orient et en Occident »), il rapporte du reste la « légende » qui, selon lui, fut entre autres à l’origine d’une opposition durable à la thèse de Cochini. Il s’agit du récit émouvant de l’évêque-moine égyptien Paphnuce s’adressant, en 325, au Concile de Nicée, à une centaine d’évêques venus du monde entier pour leur faire abolir la loi de continence perpétuelle imposée aux ministres sacrés. Ses arguments sont ceux qu’on continue à entendre de nos jours : la continence parfaite dans le mariage serait chose d’une dureté intolérable ; le lit conjugal est sans souillure et le mariage honorable (cf. He 13,4) ; le mariage permet d’éviter tout dérèglement (cf. 1 Co 7,2) ; la continence matrimoniale parfaite serait une nouveauté par rapport à l’antique tradition.  
Le débat reprend aujourd’hui, et les arguments qu’on invoque ne sont guère différents d’alors. Sans entrer dans le vif du sujet, observons simplement l’un ou l’autre points. Il est clair que tant l’Ancien que le Nouveau Testament présentent le célibat comme une exception. Fondé dans la création, le mariage est tellement constitutif de l’« image et ressemblance » en l’homme, tellement approprié à mener celui-ci à la réalisation d’un amour pur du prochain et de Dieu, que seul justifie le célibat un état surnaturel, dépassant comme tel le lien définitif et la fécondité de l’union conjugale. Cet état est fondé dans l’union du Christ et de l’Église. Il a « a de multiples convenances avec le sacerdoce » (Presbyterorum Ordinis § 16), il est suprêmement adapté au prêtre qui, comme tel, est appelé à se laisser intimement conformer, en son attitude intérieure et son comportement extérieur, à l’Eucharistie en laquelle le Seigneur offre son corps avec toutes ses potentialités dont le Père fait don à l’humanité. L’état de virginité présuppose un choix libre – et c’est là sans doute un point sur lequel la formation des séminaristes a connu, dans les derniers temps, des déficiences notables. Le Pape Pie XI considérait comme acquis le renoncement libre requis des candidats au sacerdoce : « En vérité́, c’est un spectacle qui mérite une admiration émue, (...) que de voir de jeunes lévites qui (...) renoncent librement aux joies et aux satisfactions qu’ils pourraient légitimement se permettre dans un autre genre de vie ! Nous disons “librement” parce que si, après l’ordination, ils ne seront plus libres de contracter un mariage terrestre, à l’ordination même ils se présentent sans y être contraints par aucune loi ni par aucune personne, mais spontanément et de leur propre mouvement ».
Que la virginité ne se réduise pas à un charisme particulier, limité à quelques élus, qu’il y ait non seulement pleine concordance entre le ministère ordonné et le célibat, mais encore cohérence intime, c’est là ce que montre le cas du Baptiste puis de Jean et Paul dont l’état constitue une exception tellement mise en valeur dans le Nouveau Testament qu’elle put très vite devenir une règle pour les générations suivantes. « Qui part d’une équivoque ne peut aboutir qu’à un compromis », disait Bernanos. Espérons que la réforme dont l’Église a tant besoin aujourd’hui ne sera pas poursuivie au moyen de compromis par rapport à la radicalité de l’Évangile. Prions pour que le Bon Dieu envoie à sa mission des ouvriers pleins d’abnégation et de joie. N’est-ce pas en effet de saints – et non de fonctionnaires du culte – que les fidèles ont plus que jamais besoin ? 



Nessun commento:

Posta un commento